2.12.06

Paris


Paris est une ville qui crie. Un monstre qui grince, une créature ronflante, faite d’odeurs de chaire et de métal.
Paris prend aux trippes. Ses affiches déchirées, ses pubs taggées, ses trains gravés. Des signes, des signes partout autour de moi, qui m’envellopent, m’avalent et me recrachent.
Paris est une ville qui crie, et les klaxons des taxis sont sa voix. Le silence n’existe pas, il se cache, se terre entre 3 heures et 4 heures du matin, il n’existe pas, il chuchote.
Paris a ses odeurs, celles qui enivrent, celles des bar à chicha, des quartiers chinois, celles qui donnent la nausée, celle du metro, du RER, celles des parfums capiteux et trop cher des vieilles dames friquées, frippées et rèches. Il y a les odeurs du petit matin, ceux qui suivent ces nuits trop blanches pour êtres réelles. Il y a l’odeur piquante de la fumée de ciagrette, du café et des haleines chargées de bière et de vins. Celles sucrées des mamas africaines qui partagent mon retrour dans la banlieue.
Paris est une fourmilière multicollors, multisonore, burinée et enfièvrée. Paris est lumière pénombre et néon. Paris transpire, palpite et tousse. Je suis à la gare du stade de France –soucoupe volante écrasée, architecture chiante et polluante…. Et puis au loins, il y a ces lumières, ces points brillants qui se font moins vifs, qui carressent mon visage, qui n’agressent pas mes pensées – le bruit sourd et stressant des portes du trains qui s’ouvrent, et se referment.
Je suis chez moi.
Ce train c’est chez moi, ces lumières sont chez moi, les lampadaires qui défilent sont mon tempo. Il y a de la poésie dans ce RER pourri, de la poésie dans ces reflets opaques, de la poésie dans cette nuit qui absorbe tout – une publicité géante faite de sourirs d’enfants trop heureux pour être vivants. Je préfère une grifure, un tag effacé, la trace collante d’une canette renversée que ces merdes qui sonnent creux, au milieu de ce brouaha de vie.
L’angoisse est là, je fuis l’aseptisé et le propre.
Je suis desconstuctive, texturée, fragile et habitée.
Mon voyage au Canada a déjà commencé mais curiseusement, je n’ai jamais été si consciente de ce qui m’entoure que depuis que je sais que je vais partir.
Je suis chez moi………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………et je m’en vais.

Aucun commentaire: